LE PROGRÈS ENRHUMÉ

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À pas lents, nous traversons Kwatock
Sur le pont en béton armé , singeries au pont de singe
Qui regarde envieux le nouveau-né.
L’eau sur les rochers sempiternels nous accueille avec une mélodie douce pleine de chaleur et des charmes rustiques.
Devant nous, la désolation se met en scène:
Bureaux et salles de classe du nouveau centre du savoir,
Sitôt commencés, sitôt délaissés,
Les bras ouverts vers les cieux peuplés des nuages fugaces et des desseins célestes;
Attendent assis dans le froid du désespoir,
Le bienfaiteur de l’humanité égaré dans les méandres de l’incompris,
Emporté par les grosses vagues des égos moyenâgeux.
Le vent râilleur de l’altitude souffle avec mépris sur l’avenir aux ailes plombées
Qui offre un donner à voir et à penser.

Les artères sorties de la gueule des araignées métalliques ceinturent le site
Où Molière et Shakespeare vont accoucher de la maïeutique
Tel le vieillard brandissant le flambeau du plateau d’Atemengué.
Un plateau faisant des yeux doux aux prouesses olympiques
Coiffe l’heureuse colline qui forme avec ses sœurs
Un champ des champignons au pied du mont.
C’est ici que le corps et l’esprit, au rebond des aspirations
Vont labourer pour les moissons en gestation.

Sur ces coteaux verts parsemés d’arbustes rabougris,
Le vent, à l’instar des saisons passe sa leçon.
Les zébus tapissent le paysage des couleurs et des formes
Que juillet expose aux charmes de la foire.
Malgré la grâce et la beauté flottant sur les collines verdoyantes,
Le parfum d’amour du bœuf et de la houe,
Un vent séditieux et antipathique souffle une trainée de poudre
Dans le corps comme dans la conscience,
Le rhume qui handicape le soleil.

Le passé et le présent arc-boutés ,
L’avenir, à pas de tortue pagaie sur la mer houleuse,
Panse son cœur brisé sur les routes de l’impossible
Que les pluies agacent au moindre baiser.
J’ai ressenti, cet après-midi de juillet,
Dans le bain des négoces du bœuf des funérailles,
Le hoquet et la nausée de la grande déception
Voyant l’homme, la fleur et la gloire,
Sous le pinceau de l’artiste Vanité,
Comme l’eau sous le pont,
Le pont solide et inoxydable:
L’ESPOIR.

Emmanuel de Spinoza

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Batchingou

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One thought on “LE PROGRÈS ENRHUMÉ

  1. Une minute cinquante pour le lire, c’est gâcher le plaisir. Je l’ai lu et relu, transporté par instants sur les pentes et dans les creux de Tousseu, croyant par instant croiser le regard d’un vieux lézard qui d’une crête me guette, assourdi par la muette indifférence du Ndoumbock.. Il m’est revenu le souvenir d’un pont solide prématurément emporté par le mépris des eaux pour l’incompétence humaine. Le vent de Nkongkheukheu s’essouffle avant de m’atteindre, et c’est dommage.

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